La communication émotionnelle

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La communication émotionnelle

Lors de nos échanges avec autrui, nous pouvons remarquer plusieurs types de comportements qui ne garantissent pas toujours de donner et de recevoir, en retour, tout en restant respectueux de ses propres limites et des besoins de notre interlocuteur. La communication émotionnelle nous le permet.

 

Passivité, agressivité ou intelligence émotionnelle ?

Le premier est le comportement passif. Avoir un comportement passif signifie ne jamais dire « non » directement à une personne, chercher des excuses et dire « oui » à regret pour ne pas entrer en situation de conflit. C’est la réaction humaine la plus courante dans les sociétés traditionnelles, face à une personne en position d’autorité qui déplait, et même dans les familles et les entreprises.

Le deuxième est le comportement agressif, c’est-à-dire « exploser » et déverser toute la rancœur et la haine que l’on éprouve envers une personne, en face à face. Ce comportement, plus typiquement masculin, est moins fréquent que le précédent. Malheureusement, il ne contribue pas, lui non plus, à régler des problèmes et engendre, souvent, des pertes matérielles conséquentes (divorce, licenciement…). De plus, il est un facteur d’hypertension et de maladies cardio-vasculaires.

La troisième façon de se comporter est, elle, ni passive, ni agressive. Il s’agit de la communication émotionnelle non violente, aussi appelée sous le nom de « communication assertie ». C’est la seule qui permet de donner et de recevoir, en retour, tout en restant respectueux de ses propres limites et des besoins d’autrui.

 

Le « Love Lab »

A l’université de Seattle, le « Love Lab » du Dr Gottman, permet d’analyser la nature des interactions d’un couple acceptant de parler de sujets du quotidien, par le biais de trois capteurs surveillants le rythme cardiaque et la tension artérielle. Un fait important a été découvert grâce à cette expérience : il n’y a pas de relation durable sans conflits chroniques, car l’absence de conflit est le signal d’une distance émotionnelle, telle quelle exclu toute véritable relation. Rien n’affecte autant notre cerveau émotionnel et notre physiologie, que lorsque nous nous sentons émotionnellement éloignés de ceux à qui nous sommes le plus attachés. De plus, il est démontré que lorsqu’on entre en situation de conflit, le cerveau émotionnel se met en alerte et supprime, complétement, la capacité du cerveau cognitif à raisonner de façon rationnelle.

 

Les quatre cavaliers d’Apocalypse

Le Dr Gottman a défini quatre attitudes détruisant toutes les relations sur leur passage : les quatre cavaliers d’Apocalypse. Le premier cavalier est la critique. C’est-à-dire, critiquer l’autre au lieu de lui présenter simplement une doléance ou une requête. Nous savons tous comment nous n’aimons pas être traités, mais il nous ait plus difficile de préciser comment nous aimerions l’être, afin qu’une personne s’adresse à nous de façon émotionnellement intelligente.

Le deuxième est le mépris. C’est le plus dangereux et violent pour notre équilibre limbique. Au même titre que le sarcasme, le mépris est une forme de communication qui nous met extrêmement en colère car on a l’impression d’invoquer chez l’autre le dégout.

Le troisième et le quatrième cavalier sont la contre-attaque et le retrait-total, c’est à dire le combat ou la fuite. Or, quelque soit le problème, l’attaque offre une capacité d’action limitée qui n’est pas toujours la bonne (violence, surenchère…). Dans le meilleur cas, la contre-attaque réussie et l’autre est « vaincu », blessé et meurtri, creusant un gouffre émotionnel et aggravant la difficulté à vivre ensemble. Quant à la fuite, celle-ci n’est pas plus efficace, dans la résolution des problèmes car elle invoque l’ignorance. De même que la contre-attaque, elle peut susciter de la violence entre les deux parties.

 

Marshall Rosenberg et la communication non violente

Malgré cela, il existe des principes de communication efficaces, permettant de faire passer un message sans aliéner son destinataire et invoquant son respect. D’après le psychologue Marshall Rosenberg, un des maitres de la communication non-violente, le premier principe est de remplacer tout jugement ou critique, par une observation objective. Si l’on est précis et objectif, l’autre interprète notre message comme une tentative légitime de communication et non pas une critique.

Le deuxième est de ne pas juger l’autre et de se concentrer exclusivement sur ce que l’on ressent, car personne ne peut remettre en cause vos sentiments. En étant honnête et sincère, vous irez même jusqu’à vous rendre vulnérable, en lui indiquant comment il vous a blessé. C’est comme cela que votre adversaire sera désarmé, ce qui suscitera son envie de coopérer. Il est efficace de dire à l’autre ce que l’on ressent mais également de lui faire part de l’espoir partagé qui a été déçu.

 

La carte S.P.A.C.E.E.

Afin d’adopter une communication non violente, un exercice respectant 6 points clés permet d’agir de façon émotionnellement intelligente. Il s’agit d’écrire sur une carte, que l’on conserve avec soit pour les situations conflictuelles, les initiales « S.P.A.C.E.E. ». Le « S » signifie la source. Pour cette étape, il faut s’assurer que l’on s’adresse bien à la personne responsable du problème et qu’elle a les moyens de la résoudre. C’est uniquement à celle-ci que vous devez vous adresser.

Le « P » représente la place ou le moment. Il faut veiller à ce que la discussion se mettre en place dans un endroit protégé et privé, afin de s’assurer de la disponibilité de notre interlocuteur et au bon déroulement de la conversation.

Le « A » pour « Approche amicale ». Vous devez vous assurer que l’on va vous écouter. Egalement, il ne vous faut pas parler de façon agressive. Pour cela, utilisez le nom de votre interlocuteur et parlez-lui avec gentillesse et sincérité, ce qui attirera son attention. La porte de la communication est maintenant ouverte.

Le « C » signifie le comportement objectif, c’est-à-dire, faire l’été du comportement qui motive cet échange, sans juger et en étant le moins descriptif (« Lorsque vous avez fait cela… » et ne pas rentrer dans les détails).

Le « E » pour émotion. La description des faits doit être suivi par l’expression de l’émotion que l’on a ressentie. Il ne faut pas parler de sa colère mais tout simplement de soi-même (« J’ai trouvé cela… pour moi. »).

Le deuxième « E » pour l’espoir déçu. Vous devez poursuivre la discussion en mentionnant l’espoir déçu ou le besoin que l’on a ressenti qui n’a pas été satisfait (« J’ai besoin de me sentir… »). Cette méthode peut paraitre surréaliste surtout quand il n’existe pas de modèle similaire, autour de nous.

Il n’y a pourtant que 3 issues face à un problème : la passivité, l’agressivité et la communication émotionnelle non violente. A vous de relever ou non le défi émotionnel.

 

 

Et vous, pratiquez-vous la communication émotionnelle dans vos échanges avec autrui ? N'hésitez pas à le partager en commentaire !

 

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